Si j’avais du pognon,
Je créerais une fondation.
Le fondement serait de récupérer
La plupart des sous distribués.
Je finirais par décider
De ce qui est bon, beau,
De bon goût et de mauvais
Comme il me plairait.
Je bénéficierais – combien j’aime ce mot !!!-
D’indulgences, à plusieurs étages.
Dans l’opinion publique -« la volaille qui fait l’opinion »-
Ou ma générosité intéressée, ferait dégouliner les bons sentiments
Dans les sphères du pouvoir
Ou l’on me citerait en exemple
« A charge de revanche », bien entendu
Enfin les indulgences de l’église,
Celles que j’achèterais,
Pour obtenir
La rémission totale ou partielle
Malgré mes nombreux pêchés.
J’arriverais ainsi, directement au paradis.
Je pourrais, par exemple, planter quelques arbres
Et ruiner ailleurs, des forêts, des sols et des sous-sols.
Je pourrais vendre des mailles et des produits « naturels »
Produits par des masses asservies,
Dans des emballages de plastique
Mais…J’ai le vertige.
Monter au ciel, me coûte,
Même en avion.
Je n’ai pas, en même temps,
Du pognon en quantité suffisante
Pour décoller avec.
Donc, je vais continuer
Mon chemin pas forcément céleste,
De pierres, de cailloux, de terre et de fougères
Ici.
Loin de ces millions et du bruit qu’ils font,
Peu propice au recueillement,
Loin, très loin de l’idée d’une générosité vraie
Celle qui consiste à donner
Sans rien attendre en retour.
Construire prend souvent plus d’un mandat,
Et si je n’ai pas ce gros pognon
J’ai le temps, moi.
Sourire.